La gouvernance de l’eau implique un grand nombre d’acteurs et nécessite l’appui de structures spécifiques de bassin reflétant la réalité hydrographique, se combinant avec les structures administratives habituelles.

La mise en œuvre locale repose principalement sur les EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunales) qui doivent prendre en charge la gestion du Grand cycle de l’Eau (GEMAPI, à partir de 2018) et du petit cycle de l’eau (eau potable, assainissement, à partir de 2020). Elles peuvent déléguer cette compétence à des collectivités (syndicats mixtes).

Le SMDEA (syndicat mixte), ouvert aux collectivités départementales et locales du bassin, s’inscrit comme acteur privilégié des opérations de gestion du petit cycle de l’eau, de protection des milieux aquatiques et, plus globalement, de la gestion intégrée de l’eau.

Le SMDEA, grâce à une gestion intégrée de ressources en eau renouvelables, garantit à ses clients et ses usagers la satisfaction de leurs besoins, y compris en période de sécheresse, et les conseille pour une utilisation plus économe et plus durable des ressources ariégeoises.

Dans le département de l’Ariège, le SMDEA participe à la sécurisation de l’alimentation en eau potable, tout en répondant aux besoins en eau d’irrigation ou industrielle.

Les ressources mobilisées par le SMDEA contribuent également à soutenir les étiages du fleuve Garonne et de cours d’eau, à soulager les pressions sur certaines nappes fragilisées et à lutter contre les incendies.

Le SMDEA participe activement à la continuité écologique.

Notion introduite en 2000 par la directive cadre sur l’eau, la continuité écologique d’un cours d’eau est définie comme la libre circulation des organismes vivants et leur accès aux zones indispensables à leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri, le bon déroulement du transport naturel des sédiments ainsi que le bon fonctionnement des réservoirs biologiques (connexions, notamment latérales, et conditions hydrologiques favorables).

Restaurer la continuité écologique est une des conditions pour atteindre le bon état des milieux aquatiques d’ici 2015, objectif fixé par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE).

La continuité écologique garantit le passage des poissons et des sédiments à travers les cours d’eau et autres milieux aquatiques. Elle peut être interrompue par des obstacles tels que les barrages, qui ont pour conséquence de perturber le transit sédimentaire et la circulation des organismes aquatiques. En France, une politique de restauration de la continuité écologique est mise en oeuvre pour améliorer la situation, notamment par l’aménagement de certains ouvrages, par exemple à Serres sur Arget pour :

  • permettre le passage des sédiments et des espèces
  • éliminer les obstacles à l’écoulement des eaux

Travaux Serres sur Arget

En amont du hameau de la Mouline à Serres sur Arget, l’unité de production d’eau potable est alimentée par un seuil construit en 1986 sans autorisation administrative pour la commune de Serres sur Arget.

Photographies du seuil avant les travaux

Suite à cela, les services de l’Etat ont engagé une procédure judiciaire afin que la commune de Serres sur Arget régularise la situation du barrage. En juillet 2005, la commune a transféré ses compétences sur l’eau potable au SMDEA et de ce fait, l’ouvrage avec les obligations règlementaires associées.

Le SMDEA a donc obtenu en 2016 un récépissé du Service Environnement Risques de la Direction Départementale des Territoires permettant de régulariser la situation pour continuer l’exploitation de la prise d’eau. Des travaux permettant de rétablir la continuité écologique et sédimentaire du cours d’eau Arget tout en aménageant une prise d’eau plus fonctionnelle ont été engagés en Septembre 2020.

Ces travaux ont consisté à réaliser deux pré-barrages naturellement franchissables pour les espèces piscicoles avec des chutes de type « jet de surface ». La chute globale du dispositif est de 39 cm entre la ligne amont et la ligne aval.

La prise d’eau, quant à elle, a été aménagée afin d’être plus fonctionnelle avec la possibilité de dégravement. La mise en place d’un filtre rotatif sera également réalisée à partir de Septembre 2021 dans le cadre des travaux de « Réhabilitation de l’usine de traitement d’eau potable de Serres sur Arget »

Les berges ont été reprises et au niveau du lit de la rivière, seuls les seuils ont été bétonnés. Un pavage de fond s’étendant de deux à trois mètres en aval des seuils a été mis en œuvre pour stabiliser les fosses d’appels et servir de brise jet.

L’objectif des travaux est également de garantir en tout temps le respect du débit de 100 l/s dans le cours d’eau. Pour cela un seuil de contrôle de prélèvement mince en tôle métallique assure cette fonction. De plus, des repères signalétiques ont été installés afin de vérifier le respect du débit dans le cours d’eau Arget.

  • Travaux préliminaires

Avant le commencement des travaux, des pêches électriques ont été réalisées par un organisme certifié avant la réalisation de chaque batardeau.

  • Réalisation des batardeaux et destruction du seuil existant

La mise en place des batardeaux a été réalisée par des sacs de type big-bags remplis de matériaux roulés et mis en place de façon à éviter l’intrusion d’eau dans l’emprise des travaux. Un épuisement par pompage a complété le dispositif. Les matériaux de destruction ont été exportés vers un site de valorisation.

  • Chenal

Le chenal a été réalisé en béton armé avec une épaisseur de fond de 20 cm et une largeur d’un mètre. L’ouvrage béton a été parfaitement scellé avec les enrochements sous-jacents. Ce chenal mesure 8 m. En partie amont, une drome a été fixé empêchant l’entrée de flottant dans le canal. Pour accéder au seuil et à la vanne murale, un escalier en enrochement bétonné a été réalisé.

  • Réalisation de l’enrochement rive gauche

L’aménagement de la rive gauche comprend un linéaire de 22 m avec dépose des enrochements existants et leurs réutilisation dans le chantier. Les pieds des berges ont été réalisés en enrochement bétonné. En partie médiane, il a été réalisé un enrochement sec. En partie haute, la mise en place d’un géotextile et de terre végétale a finalisé la structure.

  • Déviation du cours d’eau au niveau du chenal

Durant les travaux, une déviation du cours d’eau via le chenal aura permis de travailler en rive droite. Un débit d’eau trop important au niveau de l’Arget aura nécessité la mise en place d’une déviation du cours d’eau à l’aide de deux tuyaux de diamètre Ø800 mm.

  • Enrochement rive droite

L’aménagement en rive droite a consisté à reprendre l’ensemble du linéaire (22 m) avec en base des blocs de fondation sur lesquels un enrochement bétonné a été mis en place en partie basse et un enrochement sec sur la partie moyenne et haute de la structure.

  • Construction des seuils

Les travaux ont consisté en la réalisation de deux prébarrages naturellement franchissables avec des chutes de type « jet de surface ». Ces barrages ont été réalisés en pierre maçonnées en travers du cours d’eau sur une longueur de 6 m et une largeur de 50 cm et de 1.5 m en pieds.

  • Réalisation du poste de relevage

En parallèle des travaux réalisés au niveau de la prise d’eau et du cours d’eau afin de rétablir la continuité écologique, le SMDEA a construit un nouveau poste de relevage permettant d’alimenter par pompage l’usine de traitement d’eau potable.

Ce poste a été réalisé en béton armé avec une épaisseur de 20 cm. Ce poste est alimenté par un réseau en DN 250 provenant du cours d’eau et obturé par une vanne motorisée en amont de la prise d’eau.

Un système de pompage alimentant alors l’usine sera mis en place lors des futurs travaux au niveau de l’usine.

La mise en place du nouveau poste de relevage a été réalisé par la technique de « havage » qui consiste, après sa réalisation,  à terrasser l’ouvrage depuis l’intérieur pour le faire descendre dans le sol jusqu’à la bonne altimétrie.

  • Photos des ouvrages réalisés