Venez à la rencontre des archéologues sur le chantier le samedi 15 Octobre à Carbonne dans le cadre de la Fête de la science

Les Syndicats Mixtes Départementaux de l’Eau et de l’Assainissement de l’Ariège (SMDEA09) et de la Haute-Garonne (RESEAU31) se sont rapprochés afin de mutualiser leurs ressources, pour renforcer la production et le transport de l’eau potable entre les confluences Garonne – Salat et Garonne – Arize.

L’ensemble du Projet GSA permettra d’assurer l’alimentation en eau potable de 35 communes réparties sur deux départements (Ariège et Haute Garonne). Le bassin impacté par le projet correspond à une population de 40 000 habitants à l’horizon 2040.

Ce projet est déterminant pour assurer la pérennité et la bonne desserte en eau potable du secteur précité.

La création de la nouvelle usine de Carbonne d’une capacité de 700 m3/h, pierre angulaire du projet, s’inscrit dans ce programme de fiabilisation globale de la production et de la distribution de l’eau potable en supprimant les problématiques liées à la production, à la qualité de l’eau et aux réseaux de distribution. Cette nouvelle usine permettra également de faire face à l’augmentation des besoins qui ont été estimés à l’horizon 2030 et 2040.

La reconstruction de l’usine de de traitement d’eau potable de Carbonne correspond ainsi à un projet d’importance politique, sociale et économique, de premier ordre pour le développement de la région.

Dans ce cadre de projet de construction d’une station de traitement et de production d’eau potable par le Syndicat Mixte Départemental de l’Eau et de l’Assainissement de l’Ariège (SMDEA) au lieu-dit Céseret, chemin du Vieux port sur la commune de Carbonne (31), un diagnostic archéologique de l’emprise concernée par les aménagements a été réalisé en 2020. Ce diagnostic a révélé dans le sous-sol la présence de vestiges dont l’importance scientifique a conduit le Préfet de région à prescrire une fouille préventive en préalable aux travaux. La Scop Hadès (L’Union) a été retenue par l’aménageur pour effectuer cette opération et ce choix approuvé par le ministère de la Culture. Les recherches sont financées par l’aménageur – le SMDEA – qui participe ainsi à la sauvegarde du patrimoine.

Les objectifs scientifiques

L’intervention se déroule sur une superficie de presque 10000 m² avec pour objectif principal l’étude des vestiges antiques préservés dans le sous-sol. Les recherches consistent à dater les occupations successives sur le site, évaluer leurs extensions, caractériser les types d’occupations (habitat, zone de stockage, cultures,…), comprendre les productions éventuelles (poterie,  métallurgie,…), contextualiser les structures découvertes dans leur milieu naturel et comparer ces données de terrain avec des sites similaires en région.

La démarche archéologique

L’archéologue collecte les indices des activités humaines conservés dans le sous-sol pour reconstituer l’histoire du site aux différentes époques de son occupation. Les structures (sols, fosses, murs, fours, foyers, trou de poteau,…) sont relevées en plan, coupes et photos. À cette documentation graphique s’ajoutent tous les objets prélevés (métal, verre, céramique, os humain ou de faune,…) dont les études seront effectuées en laboratoire par les spécialistes du bureau Hadès. Les moyens mis en œuvre associent des procédés de fouille manuels, classiques, et des techniques plus innovantes comme la photogrammétrie par drone. L’ensemble des données graphiques (plans, coupes, photos) est réunie dans un système d’information géographique (SIG).

Du terrain aux études

Les objets découverts seront étudiés par différents spécialistes une fois la phase sur le terrain achevée : céramologue (céramiques), anthropologue (squelettes humains), archéozoologue (faune)… En complément à ces centaines d’objets, les archéologues effectuent des prélèvements pour permettre plusieurs types d’analyses : carpologie (graines) ; palynologie (pollens), sédimentologie (étude des dépôts de sédiments qui contiennent l’information archéologique ainsi que les dépôts qui les précèdent et les suivent) ; anthracologie (restes de charbon de bois) ; radiocarbone (14C) pour les datations. Des galets et du sédiment constitutifs des foyers sont expertisés afin de rechercher des résidus organiques (graisses animales ou végétales).

Premiers résultats

La fouille a mis en évidence un grand bâtiment rectangulaire de 40 m de long sur 22 m de large. Conservé uniquement au niveau des fondations, les murs puissants présentent une largeur de pratiquement 1 m. Au centre de cette construction, dont les caractéristiques doivent être précisées, se situe un espace délimité par un mur en brique (28 x 11 m). Deux ouvertures sont présentes (4,30 m) diamétralement opposées. Il pourrait s’agir d’un espace ouvert, une cour entourée par une galerie. La fouille des niveaux de démolition conservés de part et d’autres des constructions permettra de déterminer en partie la nature des élévations aujourd’hui disparues. Dans l’angle sud-ouest, une série de fondations maçonnées révèle l’existence d’une vaste halle sur poteau. Plusieurs fossés, probablement parcellaires sont situés dans la partie nord du site, plus arasée par des travaux agricoles et l’érosion naturelle. La fouille en cours permettra de préciser la nature de l’établissement, notamment avec les études du mobilier mis au jour. L’hypothèse la plus probable à l’heure actuelle est celle d’un espace de stockage ou de production lié à une villa antique dont la partie résidentielle pourrait prendre place plus haut sur le relief.